Cette installation est faite par hp process [philippe boisnard // hortense Gauthier]
sa version 1 a été présentée au festival ISI à Montpellier en août 2011
[au niveau technique : il y a la transformation d'un patch que j'ai donné cet été sur la génération à partir de la souris de trajectoire de corps [ http://codelab.fr/2657 ] et le développement de multishaders suite aux dernières discussions sur codelab.
le son est génératif et interactif avec les glitchs.

ici je présente le teaser de la version 2

Cette installation interactive s’inscrit dans un paradoxe de l’écriture. Si pour une part Adorno écrit en critique du capitalisme et de sa logique communicationnelle que nous ne pouvons entrer en contact avec l’autre que par la courbe, à travers la délicatesse de chemin indirects, de “spirales progressives” (Minima Moralia), reste que d’autre part Kafka met en critique la logique de la courbe et des détours épistolaires, expliquant que c’est par les lettres que nous sommes trompés, celles-ci
créant des fantômes aussi bien celui du destinataire que celui du destinateur.
L’agent de l’installation est invité dans ce double-bind : pour faire apparaître le corps toujours lointain de l’autre (au hasard, l’homme ou la femme), il doit décrire des courbes avec des lettres grâce à la wiimote, ce qui lui permettra de voir peu à peu ce corps en lisière d’horizon apparaître, s’approcher de plus en plus. Mais plus il créera de trajectoires avec les lettres, plus le corps qui s’approchera se dévoilera comme un
spectre numérique, un avatar en déformation. C’est alors que des mots se constitueront à partir de cet alphabet en mouvement (à partir de 52 trajectoires dessinées) et composeront aléatoirement le poème de cette diffraction (dit par une voix de synthèse). Si l’agent poursuit cette exploration de la perturbation communicationnelle, il entrera alors dans des zones d’altération plus profondes, qui iront jusqu’à l’effacement de la présence de l’autre.
Cela se finit dans un glitch digital lettriste.
Le fantôme grandit sous la main qui écrit
est ainsi la métaphore vivante de l’aporie communicationnelle qui travaille secrètement et profondément la recherche de l’autre, notamment à travers les nouveaux outils
numériques et les réseaux sociaux.
Le fantôme grandit sous la main qui écrit est une installation qui est issue de la performance Contact.
Elle peut être projetée sur toute surface ou écran (mur de pierre blanche ou beige, mur de plâtre, écran toilé). Le dispositif se compose d’un ordinateur (mini-mac par exemple), d’un vidéoprojecteur, d’un système son et d’une wiimote.
Le spect’acteur avec les mouvements de sa main, trace des arabesques, qui deviennent les trajectoires des lettres qui sont créées. Le son est progressif et interactif avec le déroulement de l’expérience. Il est entièrement génératif en synthèse.
L’ensemble est constitué de deux patches sous pure data et GLSL. L’installation demande seulement à être lancé [le patche vidéo lance automatiquement le patche du son], les processus sont automatisés et totalement invisibles pour le spectateur.