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EN#7 : du 10 au 13 avril 2013
Entre immatériel et hypermatériel

La septième édition des Empreintes Numériques, rencontres autour des arts électroniques, aurait pu nous inciter à ouvrir le septième sceau pour voir comment nous arrive l'Apocalypse ! Mais, passant d'une crise à l'autre de manière de plus en plus rapprochée, notre monde se trouvant maintenant dans un état de crise permanente, cette attente nous a semblé par trop romantique. Alors, c'est entendu, le monde meurt, mais le monde se refonde, et cela depuis l'origine.

De plus en plus dématérialisé, codé, ramené dans le réseau aux dimensions d'un quartier, d'un bloc aux couches infinies, le monde dans sa dimension matérielle n'a pour autant jamais été aussi prégnant. Les tomates cultivées dans le potager des Sims ne nourrissent pas les indignés de la « Puerta del Sol », car le premier principe de la thermodynamique empêche le virtuel de devenir matière.

Alors, parallèlement à notre devenir programmé dans la matrice, ne serions-nous pas en train d'emprunter dans le même temps une voie autre, post-numérique et hypermatérielle.

L'hypermatérialité s'éprouvant alors selon deux axes, celui imaginée par Bernard Stiegler qui nous conduit à penser que l'immatériel n'existe pas, n'existera jamais, que ce que nous désignons comme tel est en fait toujours enregistré sur un support (molécules de silicium, de graphène, …), le second nous amenant à considérer l'hypermatériel comme présence permanente et obsédante de la réalité du monde physique.

Dans la première acception, ce que l'on nomme immatériel (données cognitives, comportementales et culturelles) alimente une économie de l'hypermatériel au service d'un psychopouvoir qui, à travers la captation du désir par les machines, reproduit des individus acritiques, aliénés, des esclaves qui aiment la place qu'on leur assigne.

Dans la seconde, préoccupations écologiques et environnementales nourrissent notre conscience inquiète, dans un contexte de crise sans fin c'est à dire de fin d'un monde.

De l'immatériel à l'hypermatériel, du virtuel au physique, voilà en quelques mots le thème de cette septième édition.

Nous attendons pour la prochaine session de nos rencontres autour des arts numériques les propositions :

    des souffleurs d'antimatière,
    des ralentisseurs de particules,
    de ceux qui sortent le web du web,
    des opérateurs du virtuel augmenté,
    des objets communicants,
    des petits enfants des Nabaztag